Consortium William
Le Consortium William, créé en Avril 2024, a pour objectif la protection de la faune migratoire marine dans le sud est Atlantique en créant le 1er couloir maritime hauturier protégé au monde.
Le Consortium William, proposé et présidé par Over the Swell est constitué de 9 institutions représentant 7 pays:
- Le Cap Vert
- l’Angola
- Le Gabon
- La Guinée Equatoriale
- Sao Tomé & Principe
- Le Cameroun
- St Hélène
CIBIO Portugal, AMMCO du Cameroun, Over the Swell pour Sao Tome &Principe, Le Saint Helena National Trust et le Saint Helena Government pour St Hélène, le Blue Marine Foundation, Ministerio de Pesca de la Republica de Guinea Ecuatorial, la Fundaçao Kissama
Notre mission:
Accroître les efforts de conservation concertés en Atlantique Sud–Est et dans le Golfe de Guinée en ce qui concerne la mégafaune marine migratoire. La recherche scientifique, l’éducation et la sensibilisation nous permettront d’influencer les politiques et les pratiques aux niveaux local, régional et international.

« Le golfe de Guinée (GoG) et les eaux autour de Sainte-Hélène ont été identifiés comme des zones de convergence particulièrement importantes pour la biodiversité marine et les routes migratoires, jouant un rôle central dans le maintien de la résilience et de la connectivité des espèces marines migratrices, y compris les requins-baleines, les tortues de mer, les raies manta, et les téléostéens et élasmobranches migrateurs (Hays et al., 2016). Pourtant, le changement climatique modifie les schémas migratoires des espèces marines (par exemple, Womersley et al., 2024), accentuant l’urgence de protéger les corridors écologiques, une avancée par rapport aux actuelles aires marines protégées (AMP), visant à protéger les habitats plutôt que les espèces mobiles (Sequeira et al., 2025). Ces changements dans la distribution de la mégafaune marine, induits par le climat, compromettent également la résilience des écosystèmes marins et menacent les moyens de subsistance des communautés côtières qui dépendent de la pêche (Cinner et al., 2012 ; Edgar et al., 2014). Les résultats d’Edgar et al. (2014) ont démontré que des AMP bien conçues et efficacement gérées peuvent considérablement reconstituer les stocks de poissons épuisés et renforcer la résilience des écosystèmes face au changement climatique. Cependant, une étude récente de Sequeira et al. (2025) a révélé que seulement 5 % des réseaux mondiaux d’aires marines protégées (AMP) sont alignés avec les zones de résidence ou les routes migratoires de la mégafaune marine, soulignant une lacune critique dans les efforts de conservation actuels.
Ce consortium plaide pour la nécessité urgente de stratégies de conservation intégrées et transfrontalières qui protègent et restaurent la connectivité écologique, assurant ainsi la persistance à long terme des espèces marines migratrices.
Par conséquent, ce projet se concentre sur l’évaluation et l’établissement d’une AMP résiliente au climat, le corridor de migration marine de l’Atlantique (AMMC), s’étendant du Cap-Vert à travers le golfe de Guinée jusqu’à Sainte-Hélène, afin d’assurer son efficacité à long terme face à l’augmentation des pressions climatiques. Bien que les pays de la région de l’AMMC soient signataires d’accords internationaux comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), il manque une planification et des efforts de conservation coordonnés de l’espace maritime (MSP). De nombreux pays manquent de ressources ou de capacités pour mettre en œuvre une gestion durable des pêcheries, et l’application des réglementations est souvent faible en raison d’infrastructures limitées. Le GoG en particulier représente environ 25 % du trafic maritime africain (~1500 navires/jour) et est confronté à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) (Ezeozue et al., 2021 ; Okafor-Yarwood et al., 2019), représentant probablement une région à risque accru de collision et de pêche. Comme les espèces marines ne respectent pas les frontières nationales, la coopération transfrontalière est cruciale pour une conservation efficace. Par conséquent, l’adoption récente de l’Accord sur la biodiversité au-delà des juridictions nationales (BBNJ) dans le cadre de la CNUDM présente une opportunité d’aborder ces défis de gouvernance. L’accord BBNJ se concentre sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones au-delà des juridictions nationales. Son accent sur les ressources génétiques marines, les outils de gestion basés sur les zones (ABMT) et les évaluations d’impact environnemental (EIE) s’aligne avec les objectifs de ce projet, fournissant un cadre pour une gouvernance durable de l’AMMC.
Ainsi, notre proposition vise à soutenir le développement de propositions politiquement viables et basées sur la science pour des AMP transfrontalières et des corridors de haute mer, contribuant à l’objectif mondial de biodiversité 30×30″.